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Quel est ton rôle au sein de Kalah France ?

            J’ai obtenu la capacité d’instructeur level1 au mois d’avril 2022

Quel est ton parcours sportif/martial ?

            J’ai toujours pratiqué une activité sportive, pas nécessairement chacune avec assiduité. J’ai ainsi pratiqué football et hand-ball dans mes débuts.

J’ai pratiqué un peu de boxe anglaise étant jeune mais pas convaincu j’ai vite arrêté.

J’ai ensuite commencé le judo, discipline qui m’a beaucoup enchanté et que j’ai pratiquée un certain nombre d’années. J’ai aussi essayé le karaté et le kung-fu qui non plus ne m’ont comblé.

J’ai découvert ensuite le kendo, que je pratique toujours (CN 3ème DAN), également en compétition, et qui m’a apporté une autre dimension

En parallèle, je me suis intéressé au krav’maga, à la suite d’une démonstration qui m’avait séduit, et que je pratique depuis quelques années, mais à très petit niveau.

Quand et pourquoi as-tu commencé le Kalah ?

Un de mes instructeurs de krav’maga m’a parlé du kalah à un moment où je cherchais des réponses sur ma vie – j’explorai aussi d’autres voies – avec une vraie volonté de me bousculer, de me dépasser. Les commentaires de mon instructeur et les quelques vidéos que j’ai vues à l’époque, ainsi que le fait que mon instructeur s’y soit aussi inscrit, m’ont poussé à participer à un premier kalah course où, aussi surprenant et inexplicable que cela puisse paraître, j’ai trouvé des réponses personnelles.

Pourquoi devenir instructeur ?

Comme je le disais précédemment, ce premier kalah course m’a apporté tant et si bien que j’ai décidé de refaire un nouveau kalah course, d’autant que certains de mes compagnons de la première aventure avaient également décidé de recommencer.

Cette nouvelle expérience m’a confirmé le bien-fondé de ma première impression et j’ai alors décidé de tenter de devenir instructeur.

D’une part pour bien intégrer le pourquoi du comment si je puis dire, pour confirmer et valider techniquement le comportement et les mouvements d’une pratique que je trouve extrêmement efficace, et ceci sans avoir nécessairement un background de sport de combat impressionnant.

D’autre part, pour tenter de transmettre à d’autres ce que je sais et qui me semble utile.

Comment décrirais tu le Kalah ?

Comme une technique simple, bien que difficile à imaginer, pour permettre de se sortir d’une mauvaise passe.

Comme un moyen réaliste d’appréhender la réalité telle qu’elle peut se présenter en toutes circonstances, tant dans l’aspect psychologique face à une agression que dans la réponse, simple et terriblement efficace, tout d’abord dans la façon d’être et ensuite, si le besoin s’en fait sentir, physique.

Pour moi, l’avantage du kalah et de se confronter dès l’entraînement à une situation, par définition dure, conforme à la réalité ou presque et non pas à un simulacre d’agression.

Mais surtout, comme un moyen efficace de sortir d’un éventuel rôle de victime et par là un moyen de préserver sa liberté en n’acceptant pas le joug d’un éventuel agresseur.

Le kalah c’est l’équivalent d’une thérapie qui permet de prendre beaucoup de recul, et de repositionner dans l’espace et face aux autres, son corps comme son esprit, sans crainte excessive, sans paranoïa, juste de façon normale, comme un individu libre à part entière.

Comment vois tu évoluer le monde de la self défense les prochaines années ?

Je perçois un monde de plus en plus égoïste et violent, dopé et abreuvé par des messages et des images d’une extrême sauvagerie et des jeux farfelus faisant penser à ce même monde que l’on a plusieurs vies.

L’inconvénient, c’est que cette vision virtuelle se mélange à la réalité et peut faire croire à certains (beaucoup) qu’ils sont invincibles, ce qui d’ailleurs peut les rendre encore plus dangereux puisque inconscients de ce qu’ils peuvent réellement trouver face à eux.

Je pense donc que le monde de la self défense va évoluer mais je ne sais trop dans quelle direction.

Le côté apparemment logique des choses voudrait que de plus en plus de citoyens, désireux d’avoir la paix dans cette insécurité grandissante, se forment à la self-défense, juste pour pouvoir s’adapter au cas où….

Toutefois, pour certains, ce peut être une violence non seulement physique mais aussi psychologique que de se préparer à une telle réalité. Ils ne verront, en effet, que le côté apparent des choses et ne seront pas forcément enclins à poursuivre, ne sachant pas, à ce stade, que se lancer dans cette voie changera aussi leur mental, clef de toute situation.

Sans oublier, bien entendu, les discours des adeptes bien-pensants d’une société éduquée sans violence, qui préfèrent prôner la non-violence, protestant faiblement contre des actes d’agression, et laisser ainsi, comme souvent, la place libre aux dominateurs.

J’ose croire que beaucoup souhaiteront se réaliser pour affronter une réalité sauvage, pas pour devenir un guerrier mais juste un individu aguerri ; c’est pour moi le gage d’une bonne entente globale qui, si elle n’est qu’apparente, perdurera par la simple  conscience de l’agresseur potentiel,  dissuadé du risque encouru.